Après Four Corners of a Square with its Center Lost, le Théâtre de la Suspension poursuit sa réflexion autour des dynamiques générationnelles et l’irruption de l’étrangeté dans le quotidien.
La fiction prend place dans une ville imaginaire où s’initie une longue période de travaux, lointains cousins des projections du Grand Paris. C’est d’abord l’histoire de l’arasement du bâtiment dans lequel vit Agnès. Refusant de sortir de cet immeuble, source de honte pour ses semblables, elle disparaît sous les gravats. Ses cendres se dispersent alors dans la ville et se déposent sur les yeux des habitants, perturbant le développement du chantier. A l’autre bout de la cité, une bande de marginaux s’organise pour tenter une ultime action de résistance : prendre en otage le cabinet d’urbanisme en charge des travaux de la ville. Dans quelle mesure ces deux évènements sont-ils liés ? Comment la disparition d’un individu vient-elle nourrir de façon sous-jacente la résistance et l’action d’un groupe ? Quel héritage et quel sens un geste violent peut-il léguer aux générations qui lui succéderont ?
Le Théâtre de la Suspension entreprend ici de créer un spectacle à la fois critique et onirique, visuel et libératoire. La pièce explore en creux les limites des grands projets urbanistiques à l’œuvre sur le territoire français et l’espoir paradoxal contenu en chacun d’eux.
Le Chien serait heureux s’il avait la chance de vous voir. Je pense à lui. Nous pensons tous à lui. Vous aussi vous pensez à lui,
pour la simple raison que nous pensons par lui…
Le temps d’une soirée vous serez invités à retraverser les principaux événements de la vie du Chien, Figure mythique mi-homme mi-bête,
parvenu à renverser les derniers tabous d’une société sur le déclin.
Ce récit viendra justifier son goût pour la chair humaine,
Ses amours contrariés avec une funambule obèse
Et la fascination progressive dont il fut l’objet pour ce qui s’est appelé notre Humanité.
Inspiré par la vie et l’oeuvre de Vladimir Slepian, auteur mystérieux de la fin du XXème siècle, vraisemblablement mort de faim à Paris en 1998,
a été créé de toutes pièces une figure mythique : Canis de Canistris, « Le Chien ».
Ce travail aura été l'occasion pour l'équipe artistique du Théâtre de la Suspension de partir à la recherche de ses fondamentaux poétiques.
Il fallait que la dramaturgie, la scénographie et l’univers sonore puissent atteindre une densité maximale afin de constituer un appui solide pour le comédien seul en scène.
Le motif de la dévoration est peu à peu apparu comme le biais permettant de reconsidérer de façon originale notre manière de faire société.
Qui dévore qui ? Pour qui ? Pourquoi certains mangent quand d'autres sont mangés ?
Ils ne s’étaient pas vus depuis dix ans,
Ni le Père, froid,
Ni Sarah la plus petite qui est restée,
Ni les trois autres qui sont partis.
Pas les jumeaux : Ivan, chômeur invétéré,
Et Jeanne, animatrice télé.
Et bien sûr, pas Guillaume : technocrate brillant,
Presque tué par balle un jour de novembre...
Les voilà réunis autour d’une soupe.
Une cuillère, puis deux, puis vingt, et le Père s’effondre, mort.
Commence alors entre les quatre enfants un long règlement de comptes, chacun brillant dans sa façon de faire mal, de nier, de se taire. Maintenus là par une force mystérieuse, leur dispute s’émaille de phénomènes surnaturels et magiques, jusqu’au choc quand leur père brutalement se réveille et décide d’entamer un voyage vers « l’inframonde », où semblent s’être enfouis les scènes, les délires, les pulsions de leur passé.
L’année 2015 s’est achevée sur un constat très simple : le terrorisme fait partie de nos vies.
Comme une balle logée dans la chair, impossible à retirer. En réponse, notre société se jette dans une recherche effrénée de sécurité aussi dangereuse qu’introuvable.
Comment ne pas oublier l’amour et la justice : c’est de cela dont nous parle Camus dans cette pièce où cinq jeunes gens décident de se sacrifier pour assassiner le symbole du pouvoir despotique. C’est au nom de la vie qu’il faut vivre. Et c’est aussi au nom de la vie parfois que l’on meurt. En ces temps de révolte et d'organisation de la lutte, il faut interroger la violence sous toutes ses formes, penser les attentats du passé et ceux qui viendront inévitablement dans l’avenir pour que la mort ne triomphe jamais. Ce que nous voulons explorer en adaptant Les Justes, c’est l'endroit où s'entrechoquent la puissance de l’idée et la violence de l’action.